POURQUOI LES ASSIDUS DE TRUMP CROIENT AU VOL ÉLECTORAL
 par Michel Frankland
Vous êtes un citoyen américain honnête. Vous êtes angoissé en constatant que les fidèles de l’ancien président croient dur comme fer que l’élection de Biden était frauduleuse.
Leur argument, répété inlassablement comme un leitmotiv, table sur le fait que c’est un personnage de qualité puisqu’il a déjà été président des États-Unis. En fait, leur motivation diffère de cet argument.
Comparons les magiciens du verbe du passé. Lénine exprimait au peuple russe un besoin profond et simple : manger à sa faim et satisfaire à une justice élémentaire, que le système tsariste n’avait pas réussi à créer. Hitler enflammait un peuple fort et fier que le Traité de Versailles, scellant la guerre 1914-18, avait considéré avec arrogance et injustice, lui imposant des normes qui devaient le maintenir dans un état précaire pendant longtemps. Castro rappelait aux Cubains leur sujétion à des entreprisses américaines qui, de concert avec une administration véreuse, les exploitaient tellement.
Bref, ces chefs charismatiques tablaient sur des carences socio-économiques sérieuses et offraient des solutions – d’une qualité dont chacun jugera.
Trump tranche sur ce groupe. Il séduit environ 40% du peuple américain, dans un pays considéré encore comme le plus puissant. Où l’immense majorité mange trois repas par jour. Pour bien saisir la situation, supposons que Biden, avait perdu sa quête de la présidence. Ses partisans, autant que ses adversaires, lui demanderaient des preuves.
A-t-on remarqué la réaction des séduits de Trump-le-divin ? ILS LE CROIENT SUR PAROLE ! JAMAIS SES OUAILLES NE LUI ONT DEMANDÉ UNE PREUVE !
Par bonne mesure, il a simulé un recomptage bidon que plusieurs postes télé ont montré.
Le constat des témoignages des vendus de Trump établit des traits identifiables.
D’abord, à l’évidence tant par le non-verbal que le contenu, nous sommes devant des quotients faibles.
Il y a un siècle, le gars avait fait sa quatrième année. Il savait lire et pouvait compter sa terre. Le reste dépendait de son ardeur et de sa constance à l’ouvrage. La devise du régiment de Maisonneuve était – est encore ? – «Bon cœur, bon bras ». Mais l’affluence exponentielle de l’information change la donne radicalement. L’intelligence se définit comme la puissance à gérer l’information. Si bien que plus nous progressions, plus la nécessité d’un QI supérieur s’avère nécessaire. Par voie de conséquence, de moins en moins de citoyens peuvent comprendre la conjoncture. On a constaté, pour les pays instruits, que 74 % ne peuvent comprendre un éditorial.
Pour un public de plus en plus nombreux, la panique résultant de l’impuissance à saisir ce qui se passe engendre une fixation de la pensée, compensation sécurisante. Ainsi, les affirmations les plus farfelues trouvent plusieurs adeptes.
C’est en ce sens que le divin messie politique aux cheveux blonds au verbe séduisant, rassure les esprits moins doués. Enfin, ils ont un rempart solide ! Ils vont le suivre jusqu’au bout de ses nombreux et graves mensonges.
La démocratie américaine est en danger.