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L’ESPIONNAGE CHINOIS

18-03-2021

L’ESPIONNAGE CHINOIS

par Michel Frankland

Sun Tsu, dans son célèbre L’art de la guerre,1 conclut qu’un espion vaut mille soldats.

Comment fonctionne l’espionnage chinois ? Il occupe plusieurs sphères. Et chaque fois de façon précise et efficace.

 

Il table d’abord sur la présence d’un grand nombre d’étudiants universitaires chinois dans le pays dont on veut tirer des renseignements. Aux États-Unis, il y en a 350 000 ! Soit environ 10 fois plus que les agents du contre-espionnage américain œuvrant chez nos voisins du sud.

 

Leur premier objectif consiste à tirer des renseignements techniques et scientifiques des universités américaines. Ils ont la partie belle. Car l’esprit universitaire américain est évidemment conforme à l’esprit démocratique. Les professeurs sont donc ouverts à l’échange avec les étudiants sur leurs découvertes et fabrications techniques.

 

Un cas m’apparait un exemple pertinent. Un prof est heureux de partager avec ses étudiants sa création d’un mini-avion occupant environ la taille une fois et demie du pilote. Un étudiant chinois réussit à photographier tous les documents de cet engin volant. Résultat : bientôt, la Chine crée la parfaite réplique de cette invention américaine.

 

On se souvient du Concord. Les Russes, procédant d’une manière semblable, avaient volé les plans détaillés de ce supersonique et l’avaient reproduit. Les Américains, par dérision, l‘avaient surnommé Concordski.

 

Je résume le vol de documents universitaires. Mais la réalité s’avère beaucoup plus foisonnante. Un bon nombre de ces 350 000 étudiants chinois ont pour fonction d’« assimiler» tous les documents techniques et scientifiques sur lesquels ils puissent mettre la main.

 

Ils sont chargés d’un deuxième objectif, le recrutement. Quoi de plus sûr que des étudiants américains d’origine chinoise, dont les grands-parents étaient des émigrés

 

ou enfants d’émigrés. D’ailleurs, certains de ces étudiants, à cause des forts liens familiaux des Chinois – baraguinent encore la langue de leurs ancêtre – se voient offrir des cours gratuits de chinois par leurs collègues chinois.

Plusieurs tomberont dans le piège. On en finit plus de trouver des exemples, réels ou fabriqués, de racisme contre les Asiatiques.

Il faudra faire quelque chose contre ce racisme. Il s’agira donc, par équité compensatoire, se procurer des documents, des adjuvants américains d’origine chinoise – d’où l’ouverture à une foule de documents. Justement, l’oncle d’une étudiante sino- américaine travaille dans les tests bio-chimiques… En créant des réseaux amicaux dans la communauté sino-américaine, ils obtiennent de nombreux avantages, entre celui d’un hébergement gratuit pour une nuit, le temps de laisser là des documents qu’un ami viendra chercher le lendemain…

 

Je signale en passant l’incroyable avantage des Israéliens en espionnage. Il y a des Juifs dans à-peu-près tous les pays du monde. Un espion, dans cette société tissée serrée, jouit d’une infrastructure solide et intelligente où qu’il œuvre dans le monde.

 

Dans le prochain article sur l’espionnage chinois, nous explorerons tiktok –c’est beaucoup plus dangereux que vous pensez.

1 La prononciation devrait être Sunzi. Ce texte date de quelques siècles avant l’ère chrétienne.