LE PIRATAGE  RUSSE

LE PIRATAGE  RUSSE

 par Michel Franklad

Dans l’article précédent de cette série, nous concluions à la fragilité humaine. Le QE, ou quotient émotif, recèle en lui-même une forme  de perversion. C’est ce même psychisme

bouleversé qui évaluera les réalités politiques, sociales, religieuses et pandémiques.

Les personnes troublées transforment la réalité pour  apaiser leur angoisse. Ainsi, les complotistes évitent la désorientation anxiogène de deux manières. Soit en minimisant la réalité – la pandémie n’est qu’une  grippe – soit par une interprétation paranoïde de la réalité. Elle se trouve d’ailleurs présente dans la réduction grippale : le gouvernement nous fait croire à une pandémie afin d’exercer plus de pouvoir  sur nous !  Une émission télé récente expliquait que les Américains ont prétendu atterrir sur la lune par publicité anti-moscovite. Plus il y a de troubles émotionnels,  plus la certitude est absolue.

Symétriquement, les dirigeants d’entreprises et les fonctionnaires souffrent du défaut inverse. Nous sommes ici en présence de QI de qualité et surtout d’une confiance qui laisse facilement  place au laxisme. On a constaté chez eux des négligences ahurissantes. Une pile de documents absolument confidentiels laissés sur le  siège arrière de l’auto de la fonctionnaire fédérale… et  l’auto n’était pas barrée ! Ou encore, les institutions bancaires ou de protection personnelle qui se sont faits infiltrer. D’où des appropriations criminelles de documents personnels de milliers de citoyens – déception et colère de ceux-ci.

C’est dans cet esprit qu’il faut envisager le piratage russe contre les gouvernements occidentaux. Ils ont beau jeu.

Mais une notion préalable m’apparait nécessaire sur la société russe. Une étude attentive nous révèle que l’argument de Poutine pour justifier sa position de force devient clair lorsqu’il rappelle au peuple russe la débandade sociale lorsque Boris Eltsine était au pouvoir. Un soulon, Boris, sans autorité réelle,  ce fêtard. La paix sociale vola en éclat. Les bandes criminelles exerçaient leur pouvoir – violences, rançon de tous les niveaux, viols,  tueries entre bandes rivales – des balles égarées massacrant des citoyens.

L’argument de Poutine est simple et crédible. « Je contrôle ces excès potentiels des gangs criminelles dont vous avez terriblement souffert » Les Russes manifestent contre Poutine pour d’autres raisons –contre son réseau d’espionnage sur les citoyens, et surtout pour ses élections truquées.

Il joue habilement sur le sentiment nationaliste. « Les Américains, mais aussi plusieurs autres gouvernements, cherchent à profiter de nous de plusieurs  façons parce qu’ils craignent la puissance de notre concurrence. Ila nous imposent toutes sortes de restrictions, chassent nos ambassadeurs, nous abiment  de fausses déclarations. »

Ainsi,  la voie vers le piratage, anti-américain surtout, ne trouvera pas d’opposition sérieuse chez les

Comment a lieu ce piratage ?

Comprenons la situation. Le piratage est devenu universel. Plusieurs annonces nous invitent à louer un hacker sur le web profond. Il y a même un programme d’hameçonnage  à louer sur le web profond –on paye une redevance, et vous voilà en train de dérober ici et là.

Imaginons maintenant  les hackers russes. Ce ne sont plus des gens qui se cachent ; ce sont des citoyens fort respectés du gouvernement. Ils accomplissent une fonction noble. La défense de l’État russe contre les tactiques de harcèlement des gouvernements étrangers. Bien payés. Formés par des spécialistes qui ont pratiqué ces formes de lutte contre les diverses « saletés » d’autres pays.

Ils seraient froissés, sinon vraiment courroucés, de se faire traiter de hackers. Les mots nous trompent, nous allègent les situations douteuses, voire carrément  excrémentielles. Mangeriez-vous du cochon, cet animal de soue ? Mais non ! Mais du porc, c’est parfait. Le porc, c’est du cochon lavé par la langue – avec ou sans jeu de mots. De même, comment faire accepter le suicide par des citoyens qui en ont marre de vivre ? Lavons cet acte mal considéré socialement par l’aide médicale.  Bref, le hacker russe est un citoyen  hautement respecté puisqu’il défend son pays. Flotte également autour de cette fonction une aura de gros QI. Des bonnes  têtes – à l’autre extrême des simples soldats, qualifiés par Lénine d’idiots utiles.

Comment se fait ce hacking ? D’abord d’une manière régulière. Par salissage bien choisi. Macron a été élu par des  homosexuels. D’ailleurs, pourquoi pensez-vous qu’il a marié une femme clairement plus vieille que lui ? « Vous êtes assez clairvoyants pour trouver cette réponse par vous-même. » En d’autres mots, si tu ne trouves rien de pervers à ce fait «  contre nature », tu es un demeuré ! Personne ne veut passer pour con. Alors, on croit à ses inventions…  Piège habile. C’est le citoyen lui-même qui trouvera le salissage.  Ça viendra de l’invention française. On abaisse cet homme qui a parlé contre Poutine par ses propres ressortissants !

Nous étudierons les formes plus sophistiquées et plus dangereuses de l’espionnage russe dans le prochain article.