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« Autour de Les Aphorismes de Me Moïse »

25-01-2021

« Autour de Les Aphorismes de Me Moïse »

par Réginal Souffrant

Estimable confrère, ce désir de choisir l’aventure littéraire ou poétique en vue de fuir une société corrompue et exténuée, pour reprendre les formes de Pierre Chaunu, n’ayant plus rien à offrir que des paradis artificiels avec la mort à la clef, d’autres avocats, à travers les âges, l’ont éprouvé. Eux aussi avaient le sens de la grandeur.

 

C’est Apulée, Maître Apulée quittant Carthage pour s’initier à l’autre bout de l’empire à la magie, et qui, transformé en âne, connaît la faim et les coups, apprend par les méfaits dont il est à la fois témoins et victime, la misère de la justice jusqu’à ce que la déesse Isis lui donne une couronne de roses et lui rende sa forme humaine.

 

C’est Fulvius, Maître Fulvius qui s’enfuit de Capoue et rejoint Spartacus et ses esclaves révoltés.

 

C’est Maître Serge H. Moïse qui, à travers Les Aphorismes de Maître Moïse, nous rappelle que les hommes sont faits sinon pour s’entendre, du moins pour se parler.

 

Ce qui m’intéresse, écrivait Boris Vian, ce n’est pas le bonheur de tous les hommes, mais celui de chacun d’entre eux. Aussi n’avait-il jamais envisagé de devenir juge ou politicien.

 

Heureux le confrère qui peut inscrire sa fuite dans le sens de l’histoire comme Fulvius, comme Apulée ou comme Serge H. Moïse et revenir riche d’une expérience unique!