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LA COVID-19 ET LA VACCINATION

03-09-2020

COVID-19 ET LA VACCINATION: Dr Robert Zamore

Nous assistons depuis quelques jours à une généralisation du port du masque dans tous les lieux. C’est à croire que ce masque est devenu la seule arme dont nous disposons face au virus de la Covid-19. Il nous est répété sans cesse que port du masque et distanciation sont les piliers de notre défense. C’est à se demander comment , ceux qui nous ont précédé ont pu survivre à toutes les épidémies qui ont marqué l’histoire de l’humanité. Que faire de l’immunité?  Chaque jour nous avons la liste des nouveaux contaminés par le virus. Une nouveauté dans la pratique des maladies infectieuses. La Covid-19 aura généré beaucoup de pratiques nouvelles. Tout ceci sans avancées majeures et avec des conséquences économiques catastrophiques. Heureusement que certains pays ont jugé qu’il fallait mieux affronter l’épidémie au lieu d’adopter un confinement strict dont les effets à long terme ne pouvaient être que négatifs. Le nouvel espoir, c’est la vaccination. Nous assistons à une course pour sortir le premier vaccin opérationnel. Les réservations se font ici et là, alors que le vaccin est hypothétique, les essais sur le long terme non effectués. Le vaccin pour quoi faire? Pour maintenant, pour demain, pour après demain. Car au rythme où tout se déroule, le vaccin arrivera après la fin de l’épidémie. Les rebonds constatés ici et là étaient prévisibles après les confinements, mais il ne s’agit nullement d’une deuxième vague de l’épidémie. Un vaccin pour quoi faire, dans le contexte actuel. Si nous nous référons aux principes de la vaccination, les évènements tels qu’ils se présentent ne se prêtent pas à une vaccination de masse. En effet, l’objectif de la vaccination est de nous permettre de développer une protection active spécifique vis à vis d’un agent infectieux, avant toute exposition à cet agent, en utilisant les ressources naturelles de l’immunité anti-infectueuse. Pour ceux qui voudraient de plus amples renseignements, nous conseillons, sur internet, « les vaccinations en 100 questions. » 

Pour nous résumer, la vaccination est avant tout préventive, elle se pratique dans certaines conditions. Faut-il une vaccination contre le virus de la Covid-19? S’agit-il d’une épidémie majeure, avec de nombreux décès et invalides, ou d’une épidémie discriminatoire avec des sujets ciblés en fonction de leur système immunitaire? Au vue de l’évolution de la Covid-19 nous constatons des réactions très diversifiées en fonction des pays, des régions et même de l’âge. La variole, la tuberculose, et bien d’autres étaient plus généralistes. Tout le monde y passait, sans distinction. 

Avec la Covid-19 nous sommes divisés en trois groupes. Ceux qui acceptent le virus comme des saprophytes, sans réagir de façon immunitaire. Ce sont les plus nombreux, quatre-vingt à quatre vingt dix pour cent d’entre nous. Ce sont les asymptomatiques. Ils ne développent pas des anticorps. En fait tout se passe dans une situation de symbiose entre nous et le virus. Cela se reflète dans les statistiques des décès. Nous avons une illustration de ce fait dans l’expérience de l’évolution de la Covid-19 à bord des porte-avions américains et français.

Un deuxième groupe est constitué de ceux qui auront peu de signes cliniques et une évolution rapide vers la guérison.

Le troisième groupe aura, à partir du dixième jour de la maladie, une aggravation des signes cliniques, avec nécessité d’hospitalisation et risques importants pouvant entrainer des soins intensifs avec des décès.

Il serait intéressant de savoir que devient le virus au cours des trois évolutions que nous venons de décrire.Au fait, quel est la place du vaccin dans tout cela? Allons-nous vacciner tous les asymptomatiques? Les deux tableaux qui suivent permettent de mieux comprendre la situation actuelle.    

Nous avons présenté deux tableaux qui concernent la Suède. Il s’agit de données récentes, 20 août 2020, concernant un pays qui n’a pas confiné sa population, qui n’a pas imposé le port du masque, qui n’a pas fermé ses écoles. La vie ne s’est pas arrêtée durant l’épidémie. 

L’examen des graphiques concernant l’âge de décès liés au Covid-19 montre de façon quasi caricaturale qu’une frange minime de la population totalise la majorité des décès, alors que nous sommes dans une situation où le virus circule librement. Ce qui montre bien le caractère discriminatoire de cet épidémie. Nous remarquons également que le graphique concernant l’âge des décès est une pyramide des âges inversée. Ce qui accentue le caractère ciblé de l’atteinte virale. En fait tout se joue au niveau de notre système immunitaire. 

Nous sommes en présence d’un virus peu virulent, sinon pas virulent, pour la majorité d’entre nous il ne s’agit pas d’infection; mais gravissime pour certains d’entre nous. C’est la traduction des atteintes immunitaires. Dès le début nous étions en face d’une affection immunitaire et non d’une infection. Il fallait faire appel à des immunologistes et non des infectiologues. 

Maintenant, quelle conduite à adopter pour accélérer la fin de cette épidémie. L’expérience suédoise montre que le virus, s’il est contagieux, il reste en symbiose avec la majorité d’entre nous. La conclusion, il faut lever les mesures barrières et reprendre la vie sans restriction, les manifestations à guichets fermés, les restaurants et spectacles sans limitation d’horaires. En réalité, l’épidémie se cantonne à un groupe d’âges que nous devons protéger. Ceci se comprend, si nous voulons nous rappeler que nous sommes le résultat d’une longue évolution, afin de nous adapter à notre environnement. Dans ce processus les bactéries, les virus et autres sont des éléments dont nous ne percevons pas toujours la nécessité. Ce fut le cas pour la Covid-19. Au vue du déroulement de la pandémie, nous pensons que le virus de la Covid-19 devait contribuer à mettre un peu d’ordre dans le système immunitaire de notre espèce. Par suite d’une mauvaise interprétation des signaux nous nous sommes fourvoyés au point de confondre porteur de virus et malade. Les tests qui sont pratiqués ne sont valables que pour dix jours. Un test négatif ne signifie pas une absence de contamination. Un test positif ne détermine pas la durée du pouvoir de contamination du sujet. Ces tests renseignent sur la circulation du virus et permettent de conforter le diagnostic. Par contre ils entrainent beaucoup de confusion au niveau de la population.

Déces par classe d’ages en Suéde

source:Agence suédeoise de la santépublique

John Hopskin

Ages Déces

0 a 9              1

10 a 18         0

20 a 29        11

30 a 39         16

40 a 49       45

50 a 59       162

60 a 69       399

70 a 79      1 252

80 a 89      2 411

90 a            1 516