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L’ERREUR du PLQ

17-05-2019

L’ERREUR du PLQ

par Michel Frankland

Aux élections provinciales d’avril 2018, Le PLQ a subi la pire défaite de son histoire. Il risque d’en subir une autre de même nature s’il continue à fausser l’analyse.

L’explication de leur défaite tiendrait t à deux raisons. D’abord, expliquent-ils, l’usure du pouvoir amène la chute des meilleurs. Nous nous trouvons, affirment les penseurs de ce parti, à la conjonction de deux facteurs négatifs. D’une part, le peuple des votants veut voir d’autres leaders que ceux qui sont là depuis longtemps. D’autre part, les gens au pouvoir, entrés avec les meilleures intentions, finissent par manquer d’enthousiasme, gagnés eux aussi par la lassitude d’une activité intense qui use tout groupe. Usure du votant, usure du voté.

Mais la vertu doit figurer aussi dans les causes de la défaite. « Nous avons agi responsablement en assainissant les finances publiques. Le peuple, plus terre à terre, n’a pu s’élever à ce niveau de la vision politique. Si bien que nous avons été sortis parce que notre vision tablait sur les intérêts profonds du Québec. » – des saints mal compris !…

Le problème majeur de toute organisation humaine – de tout individu en fait – qui subi une dégelée provient de son incapacité à reconnaitre l’erreur reliée à un élément fondamental de sa gestion. L’alcoolique réussira facilement à justifier les effets catastrophiques en accusant ses parents pour leur éducation inadéquate (pourtant, ses frères et sœurs jugent leurs parents tout à fait au point). Il s’en prendra aussi à d’autres causes de son infortune. La malchance s’est multiplement abattue sur lui. Ses amis l’ont « poussé » à boire. Etc.

Le PLQ n’échappe pas à cette rationalisation. Bien sûr, l’usure du pouvoir constitue un facteur aggravant. Mais la « saine gestion », valable il me semble, a nettement été compensée par des générosités préélectorales aptes à rallier le vote populaire.

L’erreur libérale, comme pour l’alcoolique dont nous venons de rappeler la rationalisation, tient à une motivation qui prend racine au cœur même de la doctrine libérale : L’ENGAGEMENT FÉDÉRALISTE À TOUT CRIN, ENGENDRANT L’ANNIHILATION DE L’INDÉPENDANTISME PAR… DEUX MOYENS.

Le premier moyen a consisté à faire entrer au Québec, à pleine poche, le plus d’immigrants possible. On se souvient des kyrielles d’ex américains entrant à la file indienne de la frontière américaine. Le truc psychologique de Couillard a consisté dans l’affirmation autoritaire d’un sophisme : « Êtes-vous racistes au point de refuser l’accès à ces pauvres gens dépourvus ? Notre gouvernement croit à la générosité sociale. » Mathieu Bock-Côté a crevé ce faux raisonnement : « NOUS AVONS LE DROIT DE CHOISIR NOS ÉMIGRANTS ! » On saisit la double motivation de Couillard. D’une part, faire entrer le plus de votes libéraux, les nouveaux arrivants votant libéral par une nette majorité. D’autre part, il s’agit de noyer les francophones d’anglophones peu intéressés à s’inscrire à des cours de français – ou les abandonnant rapidement. Le phénomène est surtout montréalais, les immigrants s’installant en grand nombre dans la métropole. D’où la remarque souvent entendue : Le centre-ville de Montréal parle surtout anglais.

Le deuxième moyen apparait plus subtil. Il se fait avec la collaboration discrète du PLC. Plusieurs interventions médiatiques associent l’indépendance à une tendance vieux-jeu, le lot des babys boomers – une seule génération donc. Il faut au contraire vivre de son époque, celle de la communication internet du village global. Fini le repli sur soi ! Le problème du PQ consiste à ne pas avoir saisi cette subtile stratégie. Même à l’avoir internalisée ! Il a donc défini son orientation vers le « bon gouvernement » de centre-gauche – laissant de côté, par honte, l’essentiel de sa fonction, la promotion de la nation québécoise (et des arrivants qui s’y intègrent)

Mais le peuple québécois, plus instinctif mais plus juste dans ses intuitions que l’errance des leaders indépendantistes, a fiché à la porte Couillard et sa cohorte. Le PLQ est devenu le « Parti des autres »…

Nous considérerons conséquemment – conséquence dont le cheminement échappe temporairement à quelques lecteurs – l’opportunité de la loi sur la laïcité. Nous montrerons pourquoi et en quoi plusieurs sont partis d’un faux postulat pour la diaboliser.