L’esclavage cinq cents ans après
Cela semble si lointain et si près
Les séquelles de ce génocide
Expression plutôt morbide
De cette cruauté inhumaine
Incrustées de manière certaine
Dans la mémoire collective
Préviendront toute récidive
II
Le fauve dans la jungle sauvage
N’a jamais eu avec tant de rage
Á commettre ces odieux crimes
Contre d’innocentes victimes
III
Et alors ces millions d’âmes
Á leurs yeux des êtres infâmes
Nés simplement pour la servitude
Le cardinal l’a dit avec certitude
IV
Un corps noir comme du charbon
Notre Dieu est vraiment trop bon
Et ne saurait y mettre une âme
C’eût été hélas un vrai drame
V
Ce mot une fois lâché
Avec tant de solennité
Le destin du Nègre enchaîné
Était d’ores et déjà phagocyté
VI
Il sera donc pourchassé
Traqué et alors maltraité
Et puis vendu tel du gibier
Dans différents marchés
VII
Les femmes constamment violées
En hommage à leur sensualité
Et aussi à leur étonnante beauté
Faisant le bonheur de ces colons
Qui se révélaient de vrais aliborons
VIII
Privés de leur statut d’homme
Assimilés à des bêtes de somme
Les esclaves ont sué sang et eau
Y laissant au besoin leur peau
IX
Les temps ont changé aujourd’hui
Nous dira-t-on avec pudibonderie
Grâce aux petits-nègres de service
Il y a maintenant moins de sévices
X
Elle est finie l’ère des ténèbres
Les humanoïdes sans vertèbre
Semblent avoir enfin disparu
Et ne reviendront jamais plus
XI
Serait-ce pour les agneaux
Enfin libérés de leurs poteaux
Et dépouillés de leurs oripeaux
Le début des temps nouveaux
XII
L’humanité se relève lentement
Pour contempler le firmament
Caïn et Abel ni noir ni blanc
Tournons la page et en avant
XIII
Il y a encore beaucoup à faire
Des réparations forfaitaires
Et sur une base volontaire
Pour cette fraternité à refaire
XIV
Combattons notre indifférence
Source première de la déchéance
Cultivons l’amour du prochain
Pour un meilleur lendemain
XV
Que les frères-ennemis d’hier
Qui sont encor tous des frères
Se recueillent en toute humilité
Pour cultiver une vraie solidarité
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SHM av.