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LA VRAIE NATURE DE DONALD TRUMP

07-05-2016

LA VRAIE NATURE DE DONALD TRUMP

 

 Par Michel Frankland

J’interromps le temps d’un billet ma série sur la perspective génétique.

 

 

 

Donald Trump me fait penser à un lutteur qui se présente comme président de sa classe universitaire où il est balayeur, mais bourré de gros sous et fort en gueule. Et capable de la casser à qui se met sur son chemin.

 

Il tombe sous le sens que l’homme a naturellement transposé sa capacité à la bataille commerciale dans celle, en soi plus sophistiquée, de la politique. Par exemple, tout petit parfait politicien sait par cœur quel énoncé il tiendra sur l’avortement. Il s’est même préparé quelques variantes pour que l’on ne l’accuse pas de ressasser les mêmes formules. Trump n’a fait aucune réflexion en la matière. On l’interroge. Tiens, l’avortement… il se demande ce qu’il va dire. « La femme doit être punie ». Cette bourde achèverait n’importe qui. Sauf Trump. Il se reprend le lendemain. Il rappelle qu’il y a des lois là-dessus. Mais lui, qu’en pense-t-il ? C’est personnel. Point. La force de la nature a parlé. On ne discute pas avec lui. Car il insulte facilement et puissamment. On devient très littéraire avec ce videur parfaitement sûr de lui.

 

De même, Ryan, le représentant en chambre du parti républicain, constate que Trump n’a rien compris à l’âme républicaine, à son esprit, à ses valeurs. Il voit bien qu’il constitue un candidat de troisième parti à la tête d’une formation bien définie par un long cheminement. Il laisse entendre qu’il n’est pas prêt à appuyer Trump. Il l’invite implicitement à une rencontre. Trump, devant ses partisans, confie qu’il ne comprend pas Ryan. Vous croyez que c’est un truc, un faire-semblant. Mais non, il est tout d’une pièce. Il a insulté avec une vulgarité soutenue ses adversaires. Il est un objet de scandale et de réprobation par les bien-pensants. Pas grave. Il peut conduire plusieurs tracteurs de front…

 

Mais le peuple n’est pas à ce niveau. Il marine dans l’instinct. Il s’est trouvé un vrai chef de gang. Il obtient ce qu’il a toujours chercher – instinctivement…Céline remarque pertinemment que le peuple n’a pas d’idéal. Il n’a que des besoins. Et le principal, c’est un défenseur. Un gars qui frappe. Les bonnes manières, on les laisse allégrement aux gens de la haute.

 

Madame Clinton aura devant elle une force de la nature. Et une vérité toute simple sur ce genre de créatures devrait nous montrer plus prudents dans nos prédictions. Le peuple aime ces Jos Montferrand. Reagan, pourtant d’une intelligence modeste, a été adoré des américains. « Un président doit pouvoir conduire un tracteur. » Cet adage explique pourquoi le peuple allemand a été fasciné par Hitler, et le peuple russe par Poutine-le-ceinture-noire-en-karaté.

 

Et ces puissances naturelles savent se battre. Ils ont l’instinct de la jambette. Ils déstabilisent efficacement. Que la petite madame fasse attention !