Par Abel Claude Arslanian La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative appelée «démence» et qui est irréversible. Cette maladie est caractérisée par une détérioration des facultés cognitives et de la mémoire due à une dégénérescence progressive des cellules du cerveau. Elle touche plus de 120 000 individus au Québec.
Récemment, des chercheurs de l’Université McGill de Montréal ont annoncé qu’ils étaient sur une piste encourageante  pour percer les secrets du gène de l’Alzheimer. Et selon eux, un taux élevé de cholestérol et une hypertension artérielle augmenteraient le risque de développer la maladie. Plusieurs autres études suggèrent également que les personnes souffrant d’hypertension artérielle et/ou d’un taux de cholestérol élevé, sont plus soumises au risque de développer plus tard la maladie. Enfin quand les deux facteurs sont présents, le risque est plus élevé de développer la maladie beaucoup plus tôt.
C’est en 1901 qu’Aloïs Alzheimer, neurologue allemand, constate pour la première fois chez une femme de 51 ans les signes de la maladie, jusqu’alors inconnue, qu’il décrira plus en détails en 1906 et qui portera son nom.
La maladie d’Alzheimer se caractérise par plusieurs symptômes dont des pertes de mémoire sur des faits récents, des difficultés à reconnaître des objets ou à se rappeler leur nom, une disparition des repères dans le temps (quel jour on est…), dans l’espace (où on est…) des fois associés à des troubles du langage, à de l’agressivité et de l’agitation.
Parmi les facteurs de risque, nous avons, bien sûr, l’âge (20% entre 80 et 84 ans et 40% pour les personnes de plus de 90 ans). D’autre part, comme mentionné plus haut, de nouveaux facteurs de risque semblent être pris en considération comme l’hypertension artérielle et un taux élevé de cholestérol.
Différents travaux et recherches en cours semblent mettre en évidence les dépôts amyloïdes qui contribuent à la mort des neurones (cellules nerveuses du cerveau); d’autres concentrent leurs efforts à la recherche de composés ayant les propriétés pharmacologiques de l’acétylcholine : l’acétylcholine est un des neurotransmetteurs dont la destruction serait en jeu dans le développement de la maladie d’Alzheimer. Il existe des protéines ( appelées acétylcholinestérase) qui sont chargées de le détruire. Les principaux médicaments ont donc pour rôle de bloquer ces protéines d’acétylcholinestérase destructrices de l’acétylcholine (ex : la Rivastigmine ou Exelon, la Galanthamine ou Reminyl, le Donezepil ou Aricept. Une autre voie serait la découverte d’un vaccin efficace…
En attendant, que peut-on faire pour diminuer et prévenir les risques de cette maladie cognitive?
À part les médicaments disponibles, on peut faire attention à nos habitudes de vie : avoir une alimentation saine, pratiquer de l’exercice physique, faire vérifier et surveiller notre tension artérielle , notre taux de cholestérol et notre glycémie, et enfin éliminer le tabagisme. Pour l’alimentation, il semble que le régime méditerranéen soit une grande consommation d’huile d’olive, de fruits, de légumes et de poisson (apport en Omega 3) et une ingestion modérée de vin rouge, pourrait contribuer à prévenir la maladie d’Alzheimer. Cette alimentation spécifique à forte teneur en antioxydants, va avoir un effet protecteur sur les neurones et retarder le vieillissement des cellules du cerveau car les antioxydants vont réduire les effets néfastes des radicaux libres sur les neurones. D’autre part, la restriction calorique soit la consommation d’aliments très faibles en calories, va elle aussi retarder le vieillissement et aider à baisser le taux de cholestérol et de la pression artérielle entre autre. Il faut aussi remplacer les gras saturés par exemple en utilisant de la margarine à la place du beurre. N’oublions pas cependant qu’en plus de toutes ces mesures qui vont plus toucher le côté physique , il faut travailler aussi l’entraînement mental. Plusieurs recherches suggèrent qu’il faut garder un esprit actif tout au long de sa vie. En effet, le cerveau est un organe qu’il faut garder en mouvement : un esprit actif va favoriser le maintien de la croissance des connexions entre les neurones et retarder ainsi la démence. Le fait de rester en forme mentalement en stimulant le cerveau et en le soumettant à des activités «nouvelles», demandant un effort mental comme par exemple apprendre une nouvelle langue, se mettre à l’informatique ou faire des jeux ou des tests divers peut retarder l’apparition éventuelle des troubles cognitifs en gardant le cerveau en santé plus longtemps.
D’où le dicton populaire «Grouille avant que ça rouille!»
Toutes ces mesures sont des précautions pratiques qui pourraient aider. Cela ne doit pas remplacer le suivi régulier par des professionnels de la santé, notamment pour garder un bon contrôle sur le taux de cholestérol et l’hypertension.
Abel-Claude Arslanian