« L’exilé »
par Serge Moise
Rien ne peut être plus triste
Pour un soldat ou un artiste
Que de perdre sa patrie
Au cours de sa courte vie
Car loin de sa terre natale
Son existence très banale
Faite de déceptions en série
Devient alors une péripétie
II
Il méprise la vantardise
Et fustige la couardise
Fier de son héritage national
Il est prêt pour l’assaut final
III
Il s’accommode tant bien que mal
De son bannissement infernal
Maudissant ses persécuteurs
Qui l’ont envoyé paître ailleurs
IV
Il sourit et rigole à volonté
Pour évacuer sa morosité
En attendant chaque jour
Le moment de son retour
V
L’appel sous les drapeaux
Mettant un terme à ses maux
Il l’attend avec impatience
Et l’heure de la délivrance
Sur la terre d’exil en errance
Demeure son unique espérance
VI
Les apatrides se moquent de lui
Pour eux son rêve est plutôt fortuit
Ils se confortent dans la résilience
Afin d’ignorer leur dégénérescence