Montréal

Nouvelles

« L’exilé »

15-04-2015

« L’exilé »

par Serge Moise

Rien ne peut être plus triste

Pour un soldat ou un artiste

Que de perdre sa patrie

Au cours de sa courte vie

Car loin de sa terre natale

Son existence très banale

Faite de déceptions en série

Devient alors une péripétie

II

Il méprise la vantardise

Et fustige la couardise

Fier de son héritage national

Il est prêt pour l’assaut final

III

Il s’accommode tant bien que mal

De son bannissement infernal

Maudissant ses persécuteurs

Qui l’ont envoyé paître ailleurs

IV

Il sourit et rigole à volonté

Pour évacuer sa morosité

En attendant chaque jour

Le moment de son retour

V

L’appel sous les drapeaux

Mettant un terme à ses maux

Il l’attend avec impatience

Et l’heure de la délivrance

Sur la terre d’exil en errance

Demeure son unique espérance

VI

Les apatrides se moquent de lui

Pour eux son rêve est plutôt fortuit

Ils se confortent dans la résilience

Afin d’ignorer leur dégénérescence