Montréal

Nouvelles

« J’ai vu »

11-08-2014

« J’ai vu »

Par Serge Moise

Couler des larmes de sang

Sur ces visages grimaçants

De peines et de souffrances

                           Attendant l’ultime délivrance

« J’ai vu »

Des petites mamans se livrer

En se jurant de tout tenter

Pour nourrir leurs enfants

Ainsi que leurs vieux parents

« J’ai vu »

J’ai vu toutes ces fillettes

Sortir de leurs cachettes

Obligées de se prostituer

Pour s’offrir à manger

« J’ai vu »

Des jeunes garçons se taper

Des touristes très cavaliers

Hélas au risque d’attraper

Herpès chancre ou sida

Et passer de vie à trépas

« J’ai vu »

Affichant leur délabrement avéré

Des millions d’enfants affamés

Engouffrer des galettes d’argile

Dans leurs estomacs si fragiles

« J’ai vu »

Le véreux secrétaire-général

D’un conseil électoral

Manipulateur sans couille

En plein dans la magouille

« J’ai vu »

Aux affaires juridiques

Un homme intègre et véridique

Résister à des pressions fortes

Préférant claquer les portes

Et ne pas salir sa réputation

Pour plaire à deux petits cons

« J’ai vu »

Plusieurs de ces bluffeurs

Qui promettaient le bonheur

A un peuple en errance

En précipiter la déchéance

« J’ai vu »

Des personnes très honnêtes

Se mettre dans la tête

Qu’il leur fallait mentir

Pour pouvoir réussir

« J’ai vu »

De tristes avocaillons

Dévorés d’ambitions

Avec une allure très fière

Massacrer leurs confrères

« J’ai vu »

De paisibles citoyens

Se transformer en requins

Et avec tant de dévotion

Se livrer à des exactions

« J’ai vu »

Des juges à la cour de cassation

En violation de la constitution

Rendre un arrêt alambiqué

Quant à la nationalité

D’un magnifique olibrius

Qui était riche comme Crésus

« J’ai vu »

Toutes les misères immondes

Partout à travers ce bas monde

Vous qui passez sans me voir

Faites qu’il y ait encor espoir

                                                                                              

                                         

 

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