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La laïcité en question -6 Une solution

10-04-2014

La laïcité en question -6 Une solution

         Par Michel Frankland             

Je viens de terminer un article tiré du bloque de Bock-Côté, à l’évidence le sociologue le plus doué, le plus lumineux, que le Québec ait connu : «La Charte : un nouvel échec  collectif ?[1]»

Deux constats forment l’essentiel de son propos. D’une part, nous avons un doigté très sûr pour rater des démarches collectives importantes . Les deux référendums en sont les exemples les plus spectaculaires. De même, notre lâcheté devant le corporatisme syndical ou les associations médicales. Si bien que notre système de santé est à la fois le plus cher et le moins efficace au Canada. De même en éducation, nous entretenons un fonctionnariat sept fois plus volumineux que celui du Danemark, pour une population équivalente. Et faut-il rappeler un autre fait gênant : Montréal compte autant de fonctionnaires Los Angeles, dont la population est le triple de la nôtre.

 D’autre part, notre attitude devant  la Charte constituera peut-être un douloureux exemple de notre fascination vers l’échec.

 La Charte ?  Se demande Bock-Côté. Allons-nous également rater cette affirmation nécessaire ? Allons-nous encore mouiller le  pétard ? Car toute la force fédérale qui cherche depuis que nous sommes en terre d’Amérique à nous assimiler va peser encore une fois de tout son poids pour nous rentrer le poison multiculturaliste dans les tripes.  La  tactique, invariablement, semble réussir  – nous nous sommes laissé programmer à la subir : on nous culpabilise en opérant le transfert de notre épanouissement vers un nationalisme qu’on rend miteux, demeuré, retardé.  Et nous,  comme des ânes  tournant autour de la noria, nous coopérons à cet anéantissement de notre psyché collective. J’en vois des  exemples  fréquents dans le monde du bridge. Avec des anglophones qui se tirent correctement d’affaire en français, plusieurs préfèrent parler anglais. La rationalisation de cette concavité s’exprime quelques fois  par une  rationalisation assez tordue mais rarement formulée merci :«Tu vois, je suis aussi valable qu’eux !»

Voilà bien qui touche de près  à la solution prônée en ce dernier article sur laïcité en question. Car  la solution ne réside pas d’abord dans une recette, aussi complexe soit-elle ; elle se trouve au fond de nous. Si nous pouvons cesser de participer à la désinformation de notre identité, il y a une nette probabilité de succès.

 

Le  ré-enracinement identitaire nous redira «les vraies affaires», non au sens où l’entend un des champions du multiculturalisme, mais par rapport à celles qui dorment en nous et que les lâchetés politiques successives et variées n’ont tenté de réussir que par le verbiage, abri nominal pour le refuge devant l’action.

Il convient donc de croire à la Charte et de mettre les pressions pour qu’elle ne croule pas devant les assauts dénigrants des champions du melting-pot.

Mais il y a plus. Tel qu’expliqué dans les deux articles précédents.  L’Islam pose un problème de fond. Bien sûr, une religion diffère des adeptes qui la pratiquent. Je connais bon nombre de  membres de cette religion qui suscitent à bon droit l’admiration : généreux, prenant à cœur l’éducation de leurs enfants, remarquablement polis – bref, des citoyens parfaitement honorables.

L’Islam, voilà le hic, affirme des principes et une philosophie incompatibles avec les démocraties. À preuve, les prescriptions de la Sharia aussi bien que d’autres éléments relevant des textes officiels et de la pratique des nombreux pays musulmans se révèlent incompatibles avec la démocratie.  Il est donc impérieux de n’accepter que les musulmans dits «modérés», dont Fatima Houda Pépin est l’exemple le plus en vue.

Dans la pratique, l’acceptation de l’immigration  musulmane devrait être conditionnelle à la signature d’une entente officielle. Voici,  mais  d’une manière non exclusive, puisque je pourrais oublier des aspects importants, les points névralgiques  de ce document officiel :

  1. Je reconnais que le crime d’honneur est inacceptable puisqu’il constitue justement un crime.
  2. Je reconnais que la femme est en tout point l’égale de l’homme : au travail, dans les maisons d’enseignement, à la cour, etc.
  3. Je reconnais le principe de la séparation des pouvoir en politique : législatif, exécutif et judiciaire.  Je reconnais par le fait même  l’inférence démocratique de la validité des élections.
  4. Je  reconnais  que la religion doit être séparée de l’état. J’accepte d’emblée qu’un parti politique ne doit en aucune façon  constituer sa plateforme électorale sur des postulats religieux.
  5. Je reconnais que l’habillement  n’est pas qu’un choix individuel ; il a une dimension collective. J’accepte tout à fait que les vêtements religieux puissent être interdits dans la fonction publique au sens large : enseignement, études, fonctionnariat. Je donne le droit à  toute entreprise d’interdire ce type de vêtement.
  6. Je reconnais que l’immigration dans un pays de tradition chrétienne ne m’autorise en rien à demander des lieux de prière au travail ou dans quelque lieu publique autre qu’une mosquée ou un  lieu loué exclusivement par les musulmans pour les services religieux.
  7. Je reconnais enfin que l’infraction à l’un ou l’autre des articles de cette entente pourrait se solder ma mon expulsion  du pays hôte, selon  la  décision que prendront à mon égard les autorités de ce pays. Je reconnais par le fait même que je refuse d’avance d’en appeler de ce verdict auprès d’une cour de justice.

 


[1] 26 mars 2014, Blogue de Mathieu Bock-Côté, Journal de Montréal